I Déambulant où rien ne suggère le plaisir J'attends ta main pourtant En marche mes jambes se figurent celle qui passerait en secret facilement dans un mouvement discret et pur J'attends ta main agile et nue mue par le seul désir de jouir. II Tremblant sous l'effet du souvenir J'attends ta main comme autrefois Puissante emportée j’accélère le pas Porte close et clé dans la serrure Mon dos s'arrime les flancs contre le mur Stabilisant l'émoi contraint dans un volcan ce feu que le corps sent venir soudain. III S'arrachant du sol deux pieds joints Ta main est mienne libérée et soumise passée sous les collants un seul fil la retient Mes seins pointent et l'organe d'en-bas se tend La tunique se soulève l’échine s’étirant Ma gorge brûle ma bouche avide Et tes doigts qui m’habitent enfin. IV T'implorant dans ce lieu aride Où es-tu mon oiseau de paradis ? Mon souffle est court et je n’ai plus de voix Haletant immobile je me mire Le fond de mes pensées trahies Le miroir croisé toise mes pupilles trempées d'un désir moite et étourdi. Fébrile, j'attends encore ta main. f.
Crédit image : Le Baiser, oeuvre de Evelyne Axell, artiste belge