Pensée matinale (XI)

Dans ma robe satinée lasse du temps qu'il fit d'une pluie ininterrompue sur les carreaux et les pavés rendant l'air aussi gris que le chagrin Je songeai à la gaieté qui ne pu se faire jour à mes yeux silencieux à mes lèvres emplies de morosité éteinte humide et timide fermant un doux visage honteux…

Bleuet indigène ou languir en ton absence les fleurs sauvages répondent-elles au malheur Dunes chaudes carnassière épopée caresser ta carcasse sort-elle rescapée du sable de l'errance Silence pour langage ou bourdonner en ta présence ton parfum ensemencé nourrit-il assez mon ventre f. Illustration en-tête : À fleur de sable, de Laurence Délis, acquisition qui comble…

La passagère

Bon matin passagèremésange noiresi petite tu chantes clairva-t-en comme le ventcaressée des embrunscomment fais-tuailes robustespour supporter le tempston envolée allègemon air de gravitédéfiée sans cesseque ton cri désagrègeje cherche l'humilité Au parc des étangsMésange ma griseJe rêve la tranquillitématinale seulemaintenant brisée par tes pairsmes voyages en sourdinema tête lourde comme la pierreje t'observe me recroquevilleme…

Cher F,En tandem j'entends battre nos cœurs.Je n'ai jamais poursuivi cette lettre. Quand était-ce ? J'ai dormi paisiblement cette nuit. Sentir ton ventre et sa chaleur m'ont fait le plus grand bien et m'ont réconfortée. Et si ce n'est pas toi, c'est cet oreiller. L'oreiller-ventre. T'en ai-je déjà parlé ? Ma fille commence à savoir…

Nocturne 1001

Bruxelles, nuit, septembre 2019 Nocturne 10 Juvénile, tendre, la promesse d'une nuit tranquille sur l'oreiller la joue chaude et candide et l'appel d'un parfum intérieur, celui de l'aubépine et passiflore, une floraison de plis intimes, je cherche ton odorat, je hume, je fouine, tu n'es pas là mais... le vent moteur t'apportera. f. "16 septembre",…

Je pense donc je dessine

Un dessin vaut mieux qu'un long discours. Voici la présentation succincte et illustrée d'un ouvrage mêlant mots et croquis intitulé JE PENSE. Découverte au hasard lorsque je déambulai dans une bibliothèque. Ce sont des textes simples et courts, des lignes de pensées allant et venant comme des vagues au fil des pages. Les portraits qui…

Konnichiwa こんにちは nous béats je lèche mes doigts Umami うま味 douces teintes délicieuses de chocolat grain de café kawa jeune pousse cueille-moi les petits seins des monts de joie démon ? moi ? Onna 女 éternelle neige du Mont Fuji je pousse entre et sous tes caresses tout est sens dessus dessous Otoko 男 tes…

Passage à nu

Pour te trouver je tente un dessin.  Alors folie se trame et forme un creuset ce sillon de larmes contenues par des ratures éloquentes arborant les contours incertains de la nudité sauvage cette expression claire d'un vide passage sondant la reconnaissance tactile d'une espérance vive sous plume et couvert d'une rencontre de la douce attente…

Le Chat de Newton

sous-titré : Aux confins d'un soir Cher F., La lune tremble, aveuglée. J'ai fait le mur. Je me suis perdue dans la ville pour te retrouver. J'ai remonté et descendu la grande avenue, attendu le train vainement sur le quai, veillé sur les tulipes plongeant dans leur sommeil sur fond de ciel saumoné, arpenté les…

La paume du jour sanguin alangui venu dorer ta croupe matinale caressante s'effile en douce sur tes seins fruitiers coques pleines mûrissantes couvertes de baisers dans l'air le feu poudre de café traînante sur nos lèvres corsage défait la pudeur rougit tes fesses encore nues vierges auréolées chaudes de la nuit fringale de chair à…

Pensée déconfinée

Seuil du surréalisme atteint Voir au loin la pie qui s'agite invitant l'être isolé pensif à pousser son premier cri du matin si l'envie si le besoin Suivre le fil du temps effiloché qui se tend s'étire s'étend s'entend comme vous voudrez dans un saut fragile de balcons en cheminées cheminant les routes désertées mieux…

Pour lecteurs avertis. Premier jour du printemps. Ça y ressemble. Il me baisa une dernière fois vivement. Comme une sucette qu’il lèche énergiquement. Il me baisa de la même manière. Il n’a pas fallu longtemps avant que la sève ne lui monte et qu’il m’invite à la recueillir pour qu’elle continue son trajet et qu’elle…

Tant pis

Recueillir courbaturé l'essence oubliée Glaner ce qu'il reste de beau dans le discours appauvri Rédiger quelque note sur le dos d'une Gymnopédie Sentir doigts langue rétines erratiques engourdis Syntaxe synapses souffle inquiétante paralysie Supporter fibres sans kératine bras endoloris corps absorbeur de cris tous les cris Restituer lettres et syntagmes à la lueur du noir…

Vaillance Mourant au clair gelé dans l'incompréhensible mouvement des mots fragilisés ballotés entre les pattes agiles de la mésange survoltée c'est le temps de la décadence la plume de se laisser porter par le moindre rayon vulnéraire esseulé un matin sous les gouttes d'une commune rosée s'accrocher au bourgeon téméraire qui danse redonnant de l'espoir…

Nature morte

Là. Percée dans l'hiver qui germine Bois. Écorce. Liber. Et la chair ? crois-tu qu'elle est morte ? À droite des tombes À gauche des tombes Au centre de la terre Et la mort ? crois-tu qu'elle prend racine ? Là. Poussière éclose Trompeuse. Commune à tous ces intimes La nature s'offre minérale sous ses…

Le brasier

Une note un grand silence et le moment est si court de dire le manque subtil désastre qui nous anime et le désir cette envie folle qui nous emporte qui envenime mes yeux Tu es si beau Taisons-nous c'est le mieux un soupir un désaveu qui me déchire seule et tu es là à ma…

Entre chien et loup

Dans le village le plus froid du pays je suis allée hiverner Bernée par ton absence je laissai mon esprit divaguer Engourdi par le froid de l'hiver paralysant mes sens Je donne ici naissance à ta présence malgré tout Dans le village le plus froid dans ces contrées Tu m'es apparu dans un dernier instant…

Ton silence après l'amour me plonge dans un rêve solitaire : je sens encore ton membre et ta bouche solidaires, allongée sur le sol de confettis recouvert, petits morceaux éparpillés de bonheur qu'on balaye, d'un seul coup d'un seul comme des draps qu'on retire d'un geste ferme, c'est tout à coup l'éternité qui est éphémère.…

Nous souhaitons la vérité et ne trouvons en nous qu'incertitude. Nous recherchons le bonheur et ne trouvons que misère et mort. Nous sommes incapables de ne pas souhaiter la vérité et le bonheur et sommes incapables ni de certitude ni de bonheur. Ce désir nous est laissé tant pour nous punir que pour nous faire…

Les mots les vivants

Empreintes marques du temps Les beaux mots les vivants Qu'on retrouve en lisant Dans un... citons le Jardin d'agrément Ou une pièce de théâtre La plume fragile les retrace Un matin au musée Car comment s'a-muser, ah ! Quand privée de sa muse Si ce n'est en flânant Le regard tout scrutant Oui vous Je…

Chers lecteurs, Chers abonnés, Cher voyageur terrestre, lunaire ou imaginaire, Après quelque temps passé dans la lune, il est maintenant l'heure de s'armer de ses plus beaux yeux pour lire les textes consacrés à l'agenda ironique du mois de juillet et voter chez Louise, par ici. Mois de juillet caniculaire pour beaucoup d'entre nous. Mois…

La première floraison

Au jour clair Libéré, le papillon de nuit agonisant contempler la ville accoudé au point d'horizon porter un regard sans fond contemplant le ciel chercher ton visage toisant les feuillages inondés de lumière déjà à l'abandon attendant les prochains rayons déposer un baiser solaire filtrant sensible à la première floraison f. crédit photo : laplumefragile…

Pensée matinale (III)

J'aurais voulu saisir comme on saisit l'instant saisir ces mots de toi Ta voix cet élixir en saisir un extrait Concret et puissant Ta voix a filé dans un firmament Ces notes tout cet or qui ne peuvent jaillir J'ai cherché Ton absolu le cœur palpitant à l'écoute d'un chœur floral et chantant J'ai cherché…

Le chat du hasard

"Quand soudain..." - Quand soudain quoi ?! "Quand soudain..." - Quoi papy ? "Je ne me souviens plus". - Oh, mais zut à la fin ! tu te moques de moi ! "Oui, c'est dommage, hein, parce que c'est une très belle histoire. Quelle confusion... Si ta mamie était là, et papillon, aussi, il nous…

Des pieds à la tête

Je n'ai pas oublié. Même après tous ces jours écoulés sans nous appartenir, sans nous étreindre et sans nous contenter, je n'ai pas oublié. Je n'ai pas oublié cette sensation délicate et sensuelle, cette sensation agréable et nouvelle éprouvée la semaine passée. Cette sensation d'accord parfait, quand nos pieds... quand nos pieds se sont mis…

·······ti amo·········· Ce murmure Il est chaud Il se diffuse Furtivement Ce murmure Illustre souffle Évanescent Remonte descend Ce murmure Pénétrant Dans l'embrasure des courbes Il est direct et franc Ce murmure Transporte La chaleur des Abruzzes Il est Effleurement Ce murmure Aimant Ardent Il est caressant Ce murmure Il se propage Dans tous les…

Voici le mois de mai Aglaglagla Aglaglaé Voici le mois de mai... Samira, belle Pisane, s'en allait promener dans la lambrusque matinale À la recherche de son secret : la cueillette printanière des fleurs d'astragale La belle était vêtue pour l'occasion de frusques dominicales Curieusement en cette saison Samira cancanait autant qu'elle grelotait Pieds et…

Pensée matinale (II)

Il y a de ces matins Où je me sens confuse Dans un silence dissous Sans reprendre mon souffle Je respire et pourtant Je ne respire plus Les étoiles de tes yeux S'étiolent et se diffusent Dans mon corps absous Tout entier Ce matin encore Je me pâme en pensées Je sens alors ma muse…

Dans cinquante mètres, nous arriverons à la place. Dans cinquante mètres, nous nous attarderons sur cette place. Nous continuerons de parler, pour ne pas briser l'échange. Parce que je veux encore t'écouter. Parce que tu veux encore me répondre. Parce qu'on ne veut pas se quitter. Parce qu'on veut encore s'aimer un peu, un peu…

Cher F., Courte lettre muette. La plus succincte, peut-être. Je me souviens quand sur les bancs nos baisers murissaient à l'ombre des passants sous le regard un peu voyeur surtout jaloux des arbres en fleurs. Cette floraison était pour nous. Elle existait, elle, pour le coup, en toutes saisons. Notre amour survolait le temps, surpassait…

- j'ai le vertige - je sais, depuis toujours. - alors pourquoi tu veux m'emmener là-haut ? - parce que notre histoire vaut le détour. - la terre ne te suffit pas ? - non. Toi et moi, c'est la terre ET le ciel. C'est comme ça. - tu me tiendras dans tes bras ?…

Et c'est là que mon cœur saigne Exactement là où tu me l'as pris En l'an de grâce incognito Dans cette vaste librairie Où trône ce grand piano Sur lequel s'est jouée L'histoire d'un fiasco Sorte de maladie sibylline Cœurs décomposés en morceaux Sans jamais former ce duo Et c'est là que mon cœur saigne…

Au printemps carillonne le silence de la Nature sacrée Au printemps résonne l'écho de Notre fragilité Au printemps ne dis mot. Religieusement, f.

Sensiblerie endimanchée

Sensiblerie : 1) "Sensibilité outrée et fausse; compassion ridicule et déplacée", sens péjoratif 2) évocation teintée d'humeur romanesque, propos romantique issu d'une rêverie poétique (acception inventée par laplumefragile) Contextualisation : Aujourd'hui j'ai fait une vraie promenade dans le vent; sans sensiblerie pseudo-romantique mais avec un romantisme authentique je peux dire qu'avancer dans les bras d'un…

À Thierry, À nos étreintes. À la kundalini Dans une lumière accueillante Filant le long des bassins ondoyant Se croisent des regards opalescents Expression des corps volubiles L'écho des souffles se réverbérant Se confondent les effluves volatiles En pâmoison les êtres s'abandonnent Les langues se pâment se déliant Ventres aimantés se répondant S'adonnent pleinement conscients…

Bouder le ciel

Bouder le Cielcomme Eugènec'est l'honorerle peindre le figeren figure d'oppositionà la mouvance éternelleSaisir le cieldans son instantrendre le naturelartificiel dans sa fixationBouder le cielou faire du boudinc'est imager les humeursl'impermanence de cellesqui précèdentla Création.f.

Ce chantTu l'entendsPassager, Fugace,Lourd légerTenaceTu crois que c'est le ventTu penses que c'est le tempsLe Chant du sang, des heuresDu labeur et du cœurLe Chant des hommes et des canonsC'est vieux comme le mondeCommun comme les mortelsComme un soupirComme un souffle, comme l'eauC'est le chant des oiseauxQu'on entend si bien au printempsCe chantC'est celui des…

Je me rêve...Ton amante ta compagneTon tout et ton néantTes succès ton naufrageTes villes et ta campagneJe me figureton existencefollement sereinebercée par ton imagequi présage à mon rêvenul besoin de ces nuitsles journées sont pleinesJe te rêvesous les lunes sous les soleilsnos visages se confondentton nom m'importeton être est immortelles yeux ouvertstu es l'invisiblequi chantes…

Vous m'aviez bercépar les cordes du luthqui nous mettaient au diapasonmon cœur s'est tuje n'entends plus le sonde ce qui fut accordéRetrouvons-nousdans un terrainvague où neutraliténourrira nos penséesde la poétique de la musicalitéde nos sensberceau des sensualités. f.