C’est quoi la poésie ? À quoi ça sert la poésie ? Comment écrit-on de la poésie ? Quand est-ce que la littérature devient poésie ? On dit que c’est un art. Alors, dessine-moi la poésie !
Je vous propose ce billet en écho à celui de Barbara passée maître dans l’art tant sur le plan personnel que professionnel. Je ne sais pas si la poésie ne sert à rien, ce qui est certain en revanche, c’est qu’elle fait débat. « Elle interroge », comme disent certains. Chez Barbara en tout cas, elle sert déjà à une chose : à faire de la pédagogie et à ouvrir les esprits !
Chez moi, la poésie est un organe vivant, je ne m’attache à aucune forme en particulier. Je fais couramment de la poésie en prose ou de la prose en poésie. J’aime la prose contée que j’aime nommer « proésie ». Je la préfère souvent à la poésie dans laquelle les mots sont comptés (le traditionnel octosyllabe et le fameux quatrain à respecter), même si j’ai parfois l’envie de jouer avec cette poésie-là, que je qualifie d’académique, cette danse bien propre, bien nette, bien comptée comme une valse à quatre temps, « une valse à huit temps et qui bat la mesure ». Le plus important je trouve, c’est le chant, le rythme, la tonalité. La poésie, c’est de la musique.
J’écrivais aussi ceci çà et là en réponse à d’autres articles :
C’est toujours difficile de juger la poésie, au même titre que d’autres courants littéraires. En ce qui me concerne, j’aime la poésie par la musique qu’elle murmure à mes oreilles cérébrales et à mes yeux (souvent, les poètes aiment composer leurs lignes pour les associer à des œuvres d’artistes peintres, graveurs, sculpteurs…, ce n’est pas anodin).
À l’instar d’un instrument de musique, pour moi, il n’y a rien de pire qu’un livre mal accordé, au sens linguistique et musicologique. Un texte qui chante est un texte qui a du rythme, sa danse vous entraîne, que vous sachiez ou non danser, en décrypter le sens profond. Vous vous laissez porter par son tempo et, ma foi, c’est tout ce qui compte pour l’aborder et l’apprécier. Et c’est là que l’art poétique nous touche (ou non). Si la poésie touche cette corde sensible en nous, alors le poète atteint sa cible, je suppose.
La poésie sert à vivre et à rêver, à détruire les carcans, à baisser les barrières, à se défaire du temps, à coudre les mots, à en découdre avec les maux, à dépasser l’ornière de nos seules idées, à exprimer des sentiments, les plus enfouis comme les plus clairs, à expurger tous nos contraires ou à les rassembler à la lumière d’une plume solennelle ou réservée, éclatante, lucide et téméraire. La poésie, c’est oser. Peut-être est-elle même l’invisible tissu de notre humanité dans lequel nous pourrons encore nous draper, lorsque nous aurons tout perdu.
Chers amis, je vous convie à partager vos arguments, vos impressions et vos sensations à ce sujet. Mettez-y du cœur (et accessoirement de la poésie). Et si la poésie, ce n’était que pour faire parler les êtres humains, finalement ?
Lire aussi, entre autres :
Article : Michel BÉNARD, D’encre et de lumière, Éditions des Poètes français, Paris, 2018
Les dessous intimes de la poésie, par Mathis LeCorbot
Artiste peintre, de Paul Philbée (et bien d’autres merveilles encrées, griffonnées, photographiées à découvrir)
Une poésie élégante – survolez Les faits plumes qui vous donnera des ailes
Pour de la poésie sûre d’elle et joliment structurée, suivez celle de Yánnučój dans Des Mots & Camées
Christophe Tarkos : La poésie est une intelligence
À chacun sa poésie !
f.
Répondre à Steve Annuler la réponse.