Étiquette : philosophie

  • 13 décembre qui aurait dû être placé au 10.
    f/haïku bouddhiste qui donne la parole aux feuilles, les feuilles la parole à l’homme, pour une continuité de l’expression du vivant, dans un rapport animé-inanimé

    Prendre le recul
    dans les bras
    de la confiance aveugle
    qui fait bouger l’œil du roseau

    dessins naissant d’arabesques
    calligraphie fragile et enfantine
    sur la bouche naïve et tendre
    qui ne s’est pas encore ouverte
    aux déliés de sa propre langue

    saison et liesse
    laissent place aux paradigmes
    lune-hiver kami-demiurge
    métamorphose des lettres
    où l’univers entier se tient
    dans les rinceaux du jardin

    f.

    Lune claire par nuit d’automne, Tani Bunchō, 1817

  • rappelle-toi

    rappelle-toi que le j n’est qu’un f à l’envers
    que si les mots manquent, c’est la faillite
    que le j part en fuite à en perdre la tête

    un si grand pouvoir pour des lettres c’est
    G.R.O.T.E.S.Q.U.E /
    G?R?A?N?D DIT LOQUENCE?
    *D.A.N.T.E.XTE*

    rappelle-toi que le j n’est qu’un f à l’envers
    l’un est joie l’autre fuite
    qui se cherchent autour d’un point, d’une ligne de
    fff…

    regard de toi à moi
    regard de soi à soi
    regarde-toi à travers moi
    regarde-moi à travers toi

    joie au dehors de soi
    fuite au dedans de soi

    souviens-toi
    quand « l’ek-sister » ne tenait qu’à deux lettres
    identiques avec un trait d’union (?)
    et parfois une petite tête pour identifier le réel de lettres

    mais quand le trait se barre avec ou sans sa tête
    souviens o
    toi
    le souviens sans son toi n’a plus aucun sens
    ne réfléchit plus rien, ni toi ni moi ni j ni f

    j / f
    signifiants seuls seulement
    comme des sons isolés l’un pour l’autre
    perdant toute signification.

    f.

  • pxl_20251117_14480221521752169780973243591.

    Louve cendrée d’Occident
    cheveux blanchissant
    qui ne se mettent pas
    mine grise au pourquoi

    Grue d’Orient
    au petit minois
    pâle vif
    une pointe de rouge
    à contempler pour soi

    Poupée de Chine
    à la beauté du Levant
    qui lévite au lever
    comme au jour couchant

    dans ces états de fait
    se défaire défixer
    rompre avec l’irréel
    qui nous somme de convoiter

    à notre insu éblouissant
    bon gré mal gré
    dansant reflets d’argent

    ne dédaigne pas ce qui te fait
    est longévif ce qui est singulier.

    f.

  • Cette affirmation
    relue maintes fois
    pour s’interroger,
    finir par se poser la question d’où dorment nos souvenirs primordiaux

    Primordiaux ou souvenir ou dorment

    Où est la question fondamentale posée dans cette phrase ?

    Faut-il interroger le lieu du souvenir ? Le est-il anodin, inoffensif ?

    Faut-il insister sur la primauté du primordiaux qui devient l’élément primordial de la phrase ?

    Ou faut-il considérer ces souvenirs comme les purs protagonistes, ces génies dormant dans les larmes de feu et de glace enfouies dans nos âmes ?

    Où dorment nos souvenirs primordiaux.

    f.

  • porte mentale en ouverture
    sur une frénésie des sens
    un anima danse
    un animus dans un anima
    dans un aquarium
    copulent
    des jets d’étincelles
    forment un bouillon d’oxygène
    COPUL-ESSENCE
    des vers luminescents
    naissent
    gesticulent
    se tortillent
    d’impatience
    s’assemblent
    dans cet habitat des étoiles
    en effervescence
    d’ un autre genre
    activité d’une intensité
    rare et nouvelle
    métempsycose des ego
    en symbiose
    synergie d’un ballet foudroyant
    plongée dans l’écume des ventres.

    f.

  • Libre et sans racine 
    J'ai goûté tous les fruits
    Monté toutes les cimes
    Bu aux jus de gaieté
    Ensemencé les vignes
    Et j'ai laissé mes plumes
    À l'amant l'infortune
    Pour connaître et souffrir
    Et tirer le meilleur
    De tout amour en ruine.

    f.
  • Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience.

    René Char, « À la santé du serpent« 

    Ce qui vient au monde pour ne rien désirer ne mérite ni regard ni attente.

    f.

  • ivre de silence
    ivresse muette
    amours silencieuses
    silences amoureux
    ivre d’amourettes

    f.

    LE DÉSIR était ivre. LE VIDE, silencieux.
    LE DÉSIR était vif quand LE VIDE était fougue. Jusqu’à ce que.
    Le vide emporte son nom. Rien que son nom. Tout ce qu’il était pour lui-même. Tout ce que le désir était pour lui. Une lumière dans l’ombre. Un feu dans la nuit. Jusqu’à ce que.

    (LE VIDE)
    Constat sans appel
    s’éteint la passion
    coquille reste vide
    des nuits de néant
    aux vains jours où
    plus rien ne remplit
    plus rien ne complète
    depuis, les insomnies
    depuis la fatale nuit
    peut-être
    ce corps qui abandonne
    a parlé pour son maître

    et l’écrit,… l’écrit. Reste.

    (LE DÉSIR)
    Tant pis. S’il faut mourir
    le désir a tout pris
    Prières pour être honnête
    Retour en déflagration vive
    le corps soumis à la défaite
    déréliction en fête
    l’instinct a trop parlé
    peut-être
    regrets muets. Il fallait vivre.
    Rendre la séduction aux êtres
    qui en font la conquête.

    mais les cris, … les cris. Restent.

    f.

  • Enserre-moi
    d'un seul doigt
    lactescent
    sur mes lèvres
    mon printemps
    se soulève
    jeune fièvre
    Émanations
    des idées en-soi
    qui brûlent au
    cerveau rutilant
    Évocation
    murmurée à
    la gorge en rut
    qui tremble au
    mystère frémissant
    exorde à

    l'Exaltation.

    f.
  • Hiatus

    entre danses et rêves

    un corps pour un être

    Si l’index intime

    l’ordre cavalier

    le silence de la pensée

    sur ma bouche doit taire

    la raison pure ainsi soumise

    à des mots simples et singuliers

    les miens ne disent plus rien

    puisque mon corps a dit

    dansé ce qu’il voulait

    l’animal ou chimère

    est seul phénomène

    je suis une chose en soi

    noumène je disparais.

    f.