La plume fragile

Je jouis donc j'écris.

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Syndrome de Babel

L’extime, et l’être
réduits à leur plus simple expression
— l’écriture —
écriture qui écrase tout
forme d’expression indicible
effaçant l’essence, l’instinct, les besoins
l’expression corporelle n’est plus
les sens se taisent ou ne sont plus les mêmes
sujets à une forme de déflagration
écriture pour châtiment
écriture pour lutte
écriture pour contrainte
l’art du plaisir en confession
tout confiné à l’apparence
à la morale à la typo
jouir dans l’encre est une gageure
de soi à soi une relation sado-maso
quoi de plus dur que l’écriture
puisque la langue est un fardeau
la parole qui n’agit plus
d’un individu face à un autre
les mots pour seul écho
une existence un mur une chute
les mots qui ne comprennent plus rien
c’est l’être devenu abscons qui se confronte
à ses propres idiomes, ses règles, ses confusions.

Comprenez-vous comment
je suis devenu fou ?

f.

6 réponses à « Syndrome de Babel »

  1. Avatar de E et G.
    E et G.

    La réduction de l’être, de son essence, par et à travers les maux. Ensuite prendre corps par et à travers les mots. Cette corporéité est-elle châtiment, nécessité, fardeau? Et si les mots ne voulaient plus rien dire ? Qui/quoi prendra corps ?

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    1. Avatar de Astarté
      Astarté

      Les mots ne veulent rien dire. Le corps dépend de la matière. La matière répond à la matière comme le plein répond au vide. La corporéité est sujette à l’entropie. Comme le corps. Comme les mots. Comme la matière.

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      Réponse
      1. Avatar de E et G.
        E et G.

        Les mots ont leur puissance significative. La matière et l’esprit sont deux attributs d’une seule substance. L’entropie ne serait que le passage d’une transformation de la substance (et du coup de sa conservation)… Corps, esprit, matière, mots ne sont au final qu’expressions de cette unité de substance…

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      2. Avatar de Astarté
        Astarté

        Une seule et unique unité, avec une belle puissance, significative par conjugaison de tout ce qui fait cette substance. Mais qui dit entropie dit transformation ET dégradation, perte d’énergie, déliquescence, fin d’essence. Fin des sens.

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      3. Avatar de E et G.
        E et G.

        Après transformation et dégradation, le cycle du renouvellement (voire de renaissance) se met en place, une nouvelle organisation émerge. Pas de fin mais création de nouvelles structures et de nouveaux sens…

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      4. Avatar de Astarté
        Astarté

        Une renais-SENS, donc.

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