
Je regarde les vagues
d’un canal qui garde
la mémoire des passants
Van Gogh vivant mouvant
Rembrandt les pieds dans l’eau
tuiles aux reflets tremblant
Tu regardes la télé
Je prends ma douche
me brosse les dents
et tu te couches
habillé ton talent
tu regardes le cyclisme
je fais du vélo du cynisme
qu’il pleuve, qu’il vente
et je mouille en te regardant
tu théorises le monde
je suis poète j’ai des amants
je joue au jeu des sept différences
tableaux comparaison d’enfant
et toi indifférent
je cherche à mes dépens
sur mon corps de nuit
cellulité grossi
les affres de la vie
mon corps adolescent
tranquillement s’enfuit
s’en fout se moque du temps
à grands coups de pédales
le long du vieux canal
pas de musée pour lui
ni même de mausolée ici
les bicyclettes donnent le tournis
mes cheveux d’or gris
n’ont plus très bien dormi
depuis quelques années
et me vois-tu ainsi
Tu vois le changement
Je cherche le comme avant
j’immole le présent
sur l’autel du porno
dans le Red District je drague
ce qu’il reste de désirable
l’objet-peine perdue
qui t’aguiche dans l’appartement
rien à sauver chez moi
et nous ?
où flânent les immortels
péchés tombés tout nus
saoulés de cannabis
roulé à l’avant d’un canot
ici nos sous-vêtements
sont plus sexy que nous
je fais le paon
tu fais la moue
Bonheur aime Imparfait
bonheur trop jeunet
trop tôt vieilli à notre goût
oxymore ironique
à l’arrière d’une péniche
le cul trop lourd endolori
assise dans une eau sale
ne crois-tu pas
qu’il est venu le temps
de draguer ce canal ?
les champignons magiques
ici sont garantis cent ans.
f.
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