Tu n’as que vingt-et-un ans.
Ta peau est lisse éclaire cette rame mortifère
Tu te tiens droit à l’écart des passants
Debout et aux aguets à côté du sergent
Il t’apprendra les arcanes du métier
Et ses douleurs irrémédiablement
Que tu tenteras d’apprivoiser
Avec le temps.
Fais-tu partie de cette jeunesse dite sacrifiée?
Tu te sacrifieras au nom d’une patrie
Qui ne t’a peut-être même jamais vu naître
Verras-tu un jour naître tes enfants?
Ta jeunesse irradie sous ce béret kaki
Ton insigne posé brille dignement
Tous les dispositifs sont réfléchis
Tu t’apprêtes à donner ta vie
Au pied levé.
Tu le sais tu portes l’attirail
Comme tes compagnons d’armes
Les engagés dans la mitraille
Tu as écouté dans ton apprentissage
Sans connaître encore la réalité
Des secousses un bruit qui tangue
Une peur contrôlée qui se lit
Comme une lueur éraflant ton visage
Debout et aux aguets à côté du sergent
Tu veilles. Fébrilement
Tu n’as que vingt-et-un ans.
f.
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