Silencieuse, j’ai déposé les coussins je me trouvai dénudée comme un fil sans fin esseulée je me suis à moitié allongée j’ai saisi mon sein entrouvert mes jambes et bougé le bras. Silencieuse, j’ai alors chuchoté tout bas comme dans notre dernier entretien…
Licencieuse, j’ai posé mes mains dans le bas rein j’ai jalonné ce corps à demi éteint pour le rallumer je me suis enveloppée j’ai remué le ventre et je l’ai étreint j’en ai suivi les courbes de chaleur ces lignes caressées mues par la vigueur oscillante entre mes hanches pleines d’entrain j’ai senti cette porte, ce mystérieux sous-terrain qu’on appelle vagin s’ouvrir comme une fleur ne demandant qu’à éclore il demandait après toi il t’appelait en vain dans cette érotique épopée j’ai repensé à tes doigts… agiles et fins… à ta bouche délicate… à ta langue mouillée… à mes joues écarlates… Licencieuse, dans cette épopée embrumée je cherchais à m’enivrer du parfum humide de ta verge subsumée… Je pouvais sentir qu’elle était à ma portée… que je pouvais la saisir, m’y attacher, me pencher sur elle et la lécher… relever la tête pour te regarder, me promener sur ton torse, m’abaisser, continuer, soupirer un avide… prends-moi !…
Silencieuse, j’ai puisé jusqu’au fond de ma pensée je suis descendue vers ce puits abandonné à l’écoute de ta voix licencieuse, je murmurais mon émoi je recherchais ton baiser… je cherchais… Où l’avais-tu déposé la dernière fois ?
Oh oui… là !
Silencieuse, je me retrouvais flottant comme une onde sur l’étendue inondée sentant l’eau d’une source chaude couler je me pénétrais la vasque abondait et je t’invitais à plonger à venir tremper chaque extrémité dans ce bénitier j’ondulais je vibrais je me drapais dans cette volupté je m’en pourléchais je songeais… Silencieuse, bienheureuse, troublée – j’ai encore frôlé la mort, je crois.
Licencieuse, dans un calme délirant je me surprends une fois de plus à penser à toi… égarée dans les confins d’un silence mutin.
f.
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