
Je ne pense qu’aux télégrammes de l’utopie
aux fulgurances
dont tu es le créateur
à ce qui fait sens ici
là-bas
nulle part ailleurs
Je ne pense qu’aux papyrus déchiffrables, à des galeries de nymphes et d’éphèbes en peau de marbre, au règne animal, à la panthère-renarde libre et libérée qui va et vient au jardin, à la Reine Biliqis parfois appelée Bilitis en secret, en transit, dans son bain d’ânesse ou dans un Orient-Express en tenue ornementale,
Je ne pense qu’à la crème de la crème du transport phéroménal,
Je ne pense qu’aux détracteurs de passage, aux ténèbres apprivoisées, à ce qui n’est pas mais qui est
Je pense à toi qui rêves dans un monde inachevé
Il est inachevé car il est fait
pour la rencontre du Tout
où tout ne fait que passer
Ce Tout qui sonne bel et bien l’heure des charmes dans ces télégrammes
Grammes d’utopie auxquels je ne fais que penser.
f.
Éloge de la mélancolie, Paul Delvaux, 1948
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