les grands yeux de mes mots
sont
comme des perles de kiffa
des ailes de papillon
kaléidoscope à frissons
un ring pour l’Olympe
où Mars et Aphrodite
s’enlacent et se tabassent
passe-d’arme des passions
invitation aux voyages
turbine à sensation
tournis qui tente de chercher raison
un fracas de couleur
mono-polychrome séducteur
bleu, verre, gris, bleu-gris-vert
vert-de-gris tu les trouveras
d’or et suivant les saisons
l’orientation du vent
la violence des pluies
l’ocre des feuilles moirées
du soleil diapré de diamants
rien que ça ! Oui !
le chaud le froid des sentiments
les grands yeux de mes mots
comme toi tu les narres
veulent toujours voir
ce qu’on ne veut pas voir
ou pas nécessairement
dire tout le temps
ils aiment croire aux mensonges
sans y croire vraiment
ils racontent l’émotion
brute décoffrée à leur façon
contemplative spéculative
expectative trop vive
les grands yeux de mes mots
sont trop profonds trop virulents
on s’y perd comme un gosse
perd son ourson à l’arrêt de bus
à la maison
on s’y love comme dans un lit
sous l’édredon
on les condamne d’avoir vu
de dire sans dire de trahir
ah ! cette trahison de l’âme
mes yeux-mots pleurent sans pleurer une larme
mes yeux-mots baisent sans toucher la flamme
mes yeux-mots touchent sans pénétration
mes yeux-mots aiment, sans lamentation
mes yeux-mots donnent du sens sans le son
ne vois rien de théâtral à
tout ce propos car en « un mot »
les grands yeux de mes mots
verront un Narcisse ahuris
devant un mur diaphane
étourdissant tombant
sans jamais jouer la comédie
à tort ou à raison
en ouverture focale : offrande
intégrale nue sans parodie
en fermeture vocale : gouffre
miroir du rêve en continu
délié de vides mais comblés d’infini.
f.
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