du haut de la falaise

je ne voulais rien savoir
absorber le ciel sa mer
sillonné par les plus sages
à la cadence des anges frêles
aventuriers d'ailes calcaires pâles
tout était mitigé
savant mélange de fer
basalte au doux fumet
après une bataille au napalm
yeux de moineau écarquillés
je me laissai enfin aller
comme une baudruche fière
dans la plus ignorante affaire
j'étais la plus grande des affamés
à l'estomac d'un dirigeable
royal éclair et argenté
m'ennuyant ferme sur la terre
me sentant bête et condamnée
j'avais donc mieux à faire
espérant renouveler
renouer d'après sombre calvaire
l'avais-je mérité
la chute n'est qu'un saut
un sot sans parachute
qui sait bien ce qu'il fait
droit comme un i tête à l'envers
d'une plongée assurée

ainsi naissent les cadavres exquis.

f.

Une réponse à « du haut de la falaise »

  1. Avatar de E et G.
    E et G.

    Chute libre en vers… et contre tout.

    Images frappantes, éclairs de génie. La fin est magnifiquement réussie. Seule nous reste la lucidité…

    La fatigue du monde cachée derrière un cadavre exquis.

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