Mnémosyne

Passé d’aubaine
ou fardeau-né
louer l’histoire tacite
prendre la mémoire
à bras le corps ou à partie
racines implicites de nos vies
squelette auto-construit
qui nous bâtit sans savoir
jusqu’ici accepter
s’endormir bon gré mal gré
sur des ouvrages parfois blessés
impossible d’enterrer les morts
ces souvenirs qui restent à nos chevets
muses-acariens qui chantent dans nos lits
mais que dire des pépites
pas si faciles à déterrer
accueillir les merveilles péripéties
qu’on ne peut oublier
comment les conserver
de l’or de l’anthracite
qui se dilapident si vite
la tentation de tout garder
bien incapables de séparer
ce bon grain de l’ivraie.

f.

2 réponses à « Mnémosyne »

  1. Avatar de E et G.
    E et G.

    La mémoire: fardeau ou trésor ?

    Nous sommes faits
    de ce qu’on garde
    et de ce qu’on traîne

    l’or et le plomb
    dans nos poches
    trop lourds pour nos mains

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    1. Avatar de Astarté

      je ne sais pas, qu’en pensez-vous, vous ? trésor ou…
      si la mémoire n’est pas suffisamment sélective, l’oubli ne mériterait-il pas d’être mieux valorisé dans nos faibles esprits ?
      Dans ses Carnets, G. Sapienza disait « Oublier est une mort pleine de vie. Donc une mort tangible et, en ce qu’elle est tangible, atroce. Alors que notre mort, probablement, nous ne pourrons pas nous en souvenir. »
      Vous, vous me dites que « les mots sont source de vie », mais vos mots à vous, quand vous me les écrivez, riment le plus souvent avec cet oubli, cette mort, et avant cela, la peine plus rude encore : la désolation et le désœuvrement. Mais c’est sans doute parce que c’est cela votre vision de la vie, où la joie n’est qu’un (très) lointain souvenir, ou un trésor à oublier au plus vite.

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