Je suis las

Cœur en quarantaine
Que fais-tu ?
Tu ne m’appelles pas
Je ferme les yeux
pour voir l’invisible
âme télescopique
Le songe me promène
je vogue tout est clair
d’embruns et d’écume
je longe des côtes
où jamais plus
je n’accosterai

le voile de ta jupe
j’avais oublié
l’ivresse marine
le vent qui s’empare
de la barre je marche
je compte les quarts
cordages attenant
ma seule compagnie

arrimage je sens
mes doigts à ta nuque
et je défis le soleil
qui toujours éblouit
réfléchi par la misaine
je te vois, belle et nue
mon évasion ma patrie
je souris, l’étai tendu
et j’entends la nuit
qui susurre
gabier de tes jours
un chant de sirène
que je suis
à fleur d’eau
flottaison poétique
Hisse-moi…
un, deux, trois…
céans

Je suis là.

f.

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