J’étais saoule. Je savais que je n’avais pas beaucoup dormi. Je nageais dans les nimbes de ma sueur chaude. Les draps étaient imbibés de notre amour, eux aussi. J’étais transie. Trempée. Une chaleur dense m’avait enveloppée toute la nuit. Il avait dormi paisiblement, et sa chaleur à lui avait pénétré nos corps, le matelas et les oreillers. J’étais saoule d’un rêve que je n’avais pas fait ou qui n’était pas fini. La soirée avait été douce. Et le reste surprenant. Comme il me qualifia cette nuit. « Tu es surprenante », m’a-t-il dit. Je n’ai pas compris. J’ai cherché à percer le mystère de ce mot que je trouvai qu’il me correspondait si peu. « Ta vie est bien ordonnée, mais parfois, apparaissent ces éruptions solaires… Oui, tu es surprenante. Oh, ma Claire ! » Et il avait conclu par un « je n’ai pas envie de te quitter. Je vais rester ». C’est ainsi que le rêve d’une nuit seule à seule avec son image était devenu une réalité à deux corps, à quatre mains. Tout naturellement, contre moi, il s’était endormi. J’avais veillé. Pourquoi ? j’avais eu peur qu’il ne s’endorme pas. Ou qu’il décide finalement de partir. Ou que ma fille vienne nous surprendre au lit, elle qui ne savait pas qu’il était resté et qu’il y avait un inconnu dans ma couche ce soir-là. J’avais veillé sur eux. Sur leur sommeil. En oubliant que je devais dormir aussi.

f.

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