Je veux te désirer, t’aimer, jusqu’à ce que la dernière parcelle de mon âme encore incandescente se soit entièrement consumée.
Que le désir vienne, et je te dévorerai sans peine.
Que le désir vienne, et je serai tienne.
Que le désir vienne, que la nuit reprenne.
Que le désir vienne, que je t’appartienne.
Que le désir vienne, j’accueille ces envies obscènes.
Que le désir vienne, on sait que la vie est vaine,
Mais qu’il est bon de la vivre quand même.
Je t’aime.
J’ai pour toi un amour boulimique. Je n’ai avant toi jamais ressenti cela. Ça fait du bien, ça fait du mal, tout à la fois. C’est un amour dévorant. Je sens bien qu’il me consume en dedans. Ai-je le droit de dire que tu me manques ? J’avais promis de me faire toute petite. Vais-je y parvenir ?
Les croissants, le café, les bananes, les pommes, j’en ai soupé !
L’écoute, la prise de notes, l’attention, je crois m’y dérober.
En ce moment, je ne veux que toi. Si, dans l’immédiat tu m’apparaissais, ne serait-ce que si je voyais ta silhouette, je ne pourrais m’empêcher de me rapprocher de toi jusqu’à me suspendre à tes lèvres. Hum, tes lèvres… ! L’envie de t’embrasser, de te serrer contre moi est si forte qu’elle me prend au corps, me serre le ventre. Comment la contenir ? Comment revenir à un état décent et raisonnable ?
L’écriture. Écrire, écrire, écrire. Ma seule issue désormais. J’ai mal, si tu savais. Mon ventre hurle. L’entends-tu ? Le ressens-tu ? Où es-tu ? Ma tête implose. L’issue intellectuelle ne suffit plus. C’est illusoire. J’ai besoin d’assouvir ce désir charnel en me donnant à toi. J’ai la tête qui tourne, j’ai l’impression que je vais m’évanouir.
Dis-moi que ce n’est que fatigue. Dis-moi que ce n’est pas l’amour.
Il faut que je te croie absent de ce monde. Dois-je m’inventer ou fantasmer ta disparition ? Est-ce que ces sensations d’étourdissement, de confusion, un fumeur les ressent, dès lors qu’il n’a plus de cigarette à mettre à portée de sa bouche ?
Oh, ta bouche… ! Qu’elle est délicieuse quand elle se pose sur moi, qu’elle me dit « Embrasse-moi ! » et enfin : « Je t’aime ! »
« Je t’aime ! » « Je t’aime ! » « Je t’aime ! », j’entends ce cri, ce gémissement plaintif et lancinant pendant l’acte, ceci étant, c’est un beau gémissement qui n’a rien de douloureux, qui n’a rien de plaignant. Il est doux comme un murmure mais il est plus violent. Il part des hanches au moment où tu me pénètres profondément, puis il remonte suivant ton souffle jusqu’au cœur ; on sent qu’il provient des poumons. Il est si court, si vif. Il va et vient avec tes va-et-vient. Il arrêtera sa course dans mes tympans. Il aura dessiné les contours de mes oreilles, aura effleuré mes joues, se sera glissé dans mon cou. Je l’aurai senti voguer sur ma poitrine. Je l’aurai entendu, je l’aurai ressenti, j’en aurai joui !
« Encore ! » « Encore ! » « Encore ! »