Peinture encre de chine, de Gao Xingjian

Demain, dès l’aube,

Demain, dès l’aube, à l’heure où s’active le monde,
Je partirai. Même si, là-bas nul ne m’attend.
Je franchirai l’océan, deviendrai vagabonde.
Je ne puis demeurer près de toi plus longtemps.

Je m’envolerai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir, rien entendre, seul le bruit des moteurs,
Sans toi, vers l’inconnu, perdue, ventre noué,
Triste et vide, car tu sais, loin des yeux, loin du cœur.

Je ne regarderai que la ligne d’horizon,
Dans l’espoir de t’y voir, belle chimère de vapeur,
Et quand j’arriverai, point de consolation
Seulement fille, mari, érables aux mille couleurs.

C. CORDENSAN (à F.)

Demain dès l’aube…

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

V. HUGO (à Léopoldine)

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